
Un jour, j’ai rencontré un Loup
Il m’a dit : T’es pas un peu fou ?
- A galérer dans tes complications !
Jamais, tu ne trouveras d’explications…

Puis, un jour, j’ai croisé une Chèvre
Elle me plaignait
Moi dans ma fièvre.
Selon elle - se casser la cervelle,
est un non-sens éternel.

Un autre jour, j’ai abordé un Ver de terre
Il trouvait ma vie galère.
Avancer en se glissant sous la pluie…
Lui suffit …

Quand j’ai croisé une Gazelle
elle trouvait que j’y mets trop de zèle.
Enjamber les brousses et cours d’eaux
- Pour elle – c’est déjà de trop !

La Libellule
Ne voyait en moi que des formules.
Sautiller sur les belles choses
- et voltiger avec joie
est pour elle – l’absolu de la loi.

Ceci était le verdict du Renard :
- Je vois tout trop en noir.
Mettre une prise de ruse dans ma vie
allègerait peut-être un peu plus mon esprit !

L’âne
Lui, il ricane
Selon lui, j’y mets trop de mon âme !
Il continue à brouter son champ
en savourant paisiblement…

Le Merlu me dit
A quoi t’attaches tu ?
Plonge - toi dans les eaux
ce n’est que là
où tout est pur et beau !

Le Papillon lui
ne s’adonnait qu’à ses bourgeons …
Il obéit à la nature.
Ses sens sont simples et purs !

Et puis il y avait encore ces reproches
de la mouche :
« Tes palabres ne sont qu’escarmouche »
Moi, je ne vis que quelques jours
qui sont pour autant
remplis d’amour.
Ils se sont tous donné le mot
ces animaux …
Pour me convaincre
que la vie, malgré ses souffrances, peut se vaincre …
Ils acceptent les capacités qui leur sont données
pour puiser la force d’exister.
Dans leur conscience, l’existence trouve un sens.
Et nous, les humains
- les nantis de la nature -
ne sommes-nous donc pas en mesure
de prendre, nous aussi, conscience
que notre existence
est bien plus qu’une simple présence
- et qu’elle a un sens ?
Trouvons dans nos fruits qui s’éparpillent
la dimension de notre ESPRIT
- et
prenons conscience
que notre vie a un sens !
Auteure : Christiane Niekampf, Obernai, 2025
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